La fièvre du Nil Occidental (West-Nile) est une arbovirose (ARthropod BOrne VIRUS = virus transmis par un arthropode piqueur) émergente, transmissible, non contagieuse dont le vecteur est un moustique en général du genre Culex ou Aedes. La maladie touche les équidés, les hommes et certains oiseaux. Elle se caractérise dans ses formes cliniques par une atteinte fébrile et des symptômes d’encéphalomyélite.
Importance
- Médicale: gravité de certaines formes chez les chevaux.
En 2002, aux USA, 15000 chevaux atteints, taux de létalité de 30%, incidence sur les échanges internationaux.
- Hygiénique: impact sur la santé humaine (zoonose grave).
Risque de complications nerveuses, cas mortels. En 2002, aux USA et Canada, 3500 personnes atteintes, 200 morts.
Introduction de la maladie aux USA en 1999 (New York) causant de nombreux décès d’oiseaux, de chevaux et d’hommes.
Propagation vers le Canada et la Caraïbe en 2002 : Mexique, Iles Caïman, Jamaïque, République Dominicaine, Guadeloupe.
Le cheval et l’Homme principalement.
Mais aussi certains oiseaux sauvages ou domestiques : passériformes, colombiformes, ansériformes. Infection asymptomatique le plus souvent, mais nombreux cas mortels reportés lors de l’épizootie 1999-2002 aux USA.
Plus rarement (USA): alligators, chiens, chats.
Le virus West Nile est un arbovirus, de la famille des Flaviviridae, du genre flavivirus. Il fait partie d'un complexe de virus provoquant des encéphalites.
C'est un petit virus enveloppé à ARN monobrin, de grande variété génétique. Deux groupes de souches ont été identifiés par analyse génétique.
Il semble exister des relations entre groupe génétique et virulence. Depuis 1998, on constate l’émergence de souches très virulentes pour les équidés, l’Homme et les oiseaux.
Evolution de la maladie en 3 séquences : phase fébrile initiale, phase d’état, phase terminale à l’issue variable.
Chez l'homme
Incubation : 3 – 6 jours
Infection le plus souvent inapparente. Les formes symptomatiques vont d’un simple syndrome pseudo grippal à une encéphalite grave, voire mortelle.
- Syndrome pseudo grippal: apparition brutale, fièvre élevée. Persistance 3 à 5 jours. Signes cliniques : céphalées, douleurs articulaires et musculaires, éruption cutanée, lymphadénopathie, douleurs abdominales, diarrhée, et parfois symptômes respiratoires.
- Complications (dans 15% des cas): méningite ou encéphalite aseptiques pouvant mener au coma et à la mort chez les personnes âgées ou les jeunes enfants. Généralement le malade récupère spontanément, parfois avec des séquelles.
Chez le Cheval
Incubation : 3 à 15 jours.
Particulièrement sensibles, ils sont révélateurs de la circulation du virus.
Les infections subcliniques sont fréquentes. Les formes cliniques se caractérisent par un syndrome pseudo grippal, suivi de troubles encéphalomyélitiques avec parésie du train postérieur puis paralysie des membres postérieurs (« lourdige »). Taux de mortalité modéré à fort, évolution vers la mort ou la guérison avec ou sans séquelles en 20-30 jours.
Il n'existe à ce jour aucun traitement efficace, il ne peut être qu’hygiénique et symptomatique (anti-inflammatoires, anti-pyrétiques, tranquillisants, vitamines, etc.).
Difficulté de mise en place étant donné la complexité épidémiologique de la maladie.
Prophylaxie sanitaire
En milieu indemne:
Contrôler l’introduction d’animaux à partir des zones infectées, destruction systématique des vecteurs éventuellement transportés (avion, bateau, etc.). Etude spatiale des biotopes favorables et suivis des populations de vecteurs potentiels, surveillance sérologique des espèces sensibles.
En milieu infecté:
Limiter la prolifération des moustiques vecteurs (désinsectisation). Isolement des chevaux virémiques, à l’abri des moustiques.
Des vaccins sont disponibles pour le cheval. Des essais sont actuellement menés chez l’Homme, aux Etats Unis.