Maladie virale hautement contagieuse atteignant les artiodactyles (ongulés à nombre de doigts pair), responsable de l’apparition de vésicules et d’érosions sur la muqueuse buccale, l’espace interdigité, les mamelles.
Importance
Pertes directes:
- Très haute morbidité mais faible mortalité
- Pertes de productions importantes en lait et en viande
- Coût élevé des mesures de contrôle de la maladie
Pertes indirectes:
- Interdiction de mouvements et de vente des produits
- Entrave au commerce international (embargo des pays infectés)
- Chute des prix
Artiodactyles :
Domestiques : bovins, ovins, caprins, porcins.
Sauvages : ruminants (cervidés, buffles) et sangliers.
Homme:
Très résistant. Infection rare, survenant lors d'exposition massive.
Atteinte asymptomatique le plus souvent. Exceptionnellement, fièvre, céphalée, maux de gorges et aphtes.
Virus nu à ARN de la famille des Picornaviridae, du genre Aphtovirus.
Il existe 7 sérotypes immunologiquement distincts ne conférant pas de protection croisée: A, O, C, SAT1, SAT2, SAT3, Asia1.
Virus résistant dans le milieu extérieur et au froid, sensible à la chaleur et aux pH acides et basiques. Il est détruit dans la viande par le processus de maturation mais persiste dans la moelle épinière et nœuds lymphatiques.
Incubation: 2 à 14 jours.
Bovins :
• Phase de virémie: hyperthermie, abattement, anorexie, chute de lait.
• Phase d'état: éruption aphteuse douloureuse (vésicules puis ulcères)
- au niveau de la bouche (langue, gencives, joues, palais) entraînant dysphagie, mâchonnements et salivation abondante.
- sur les espaces inter-digités, responsable de piétinements et boiteries aiguës.
- au niveau des mamelles (trayons)
• Terminaison: guérison en 8-15 jours, convalescence prolongée et persistance de séquelles (déformation des pieds, lésions de la mamelle, niveau de production abaissé). Les animaux même guéris perdent leur valeur économique.
• Complications: amaigrissement, surinfections bactériennes, mammites, perte d’onglons, myocardites, mortalité chez les veaux.
Ovins et caprins:
Evolution clinique moins sévère, pouvant passer inaperçue sauf en cas de souche virale à tropisme ovin, provoquant une symptomatologie marquée.
Atteinte buccale plus discrète, atteinte podale dominante, agalaxie typique, avortements, mortalité des jeunes.
Porcins:
Fièvre, inappétence, refus de se déplacer.
Atteinte podale grave parfois exclusive, boiteries visibles facilement sur sol dur
Atteinte du groin et des tétines, avortements, mortalité élevée des porcelets.
Absence de traitement spécifique.
Se référer à la stratégie de prophylaxie adoptée réglementairement par le pays concerné.
Prophylaxie sanitaire
Elle est difficile en raison de la forte contagiosité, de la résistance du virus, des modes de diffusion variés et des nombreuses espèces sensibles.
Mesures défensives:
Protection des zones indemnes:
- Surveillance et contrôle des mouvements d'animaux à la limite de ces zones.
- Interdiction des importations d’animaux vivants et produits animaux issus de pays non indemnes.
- Quarantaine à l’importation d’animaux vivants.
- Interdiction d’utilisation d’eaux grasses non stérilisées.
Mesures offensives :
- Séquestration et abattage des animaux infectés ainsi que des animaux sensibles ayant été en contact avec des animaux infectés.
- Destruction des cadavres, litières, produits issus d'animaux sensibles
- Nettoyage et désinfection des locaux et du matériel + vide sanitaire.
- Limitation des mouvements d'hommes et d'animaux.
- Surveillance sanitaire renforcée des cheptels.
- Stérilisation des eaux grasses.
Prophylaxie médicale
Vaccination de routine
Cette stratégie s’appuie sur l’efficacité et l’innocuité du vaccin et requiert une couverture vaccinale élevée de la population sensible.
Associée à une politique d’abattage et de restriction des mouvements animaux en cas de foyer, cette stratégie permet de limiter la propagation du virus et de diminuer fortement le nombre de foyers.
Vaccination stratégique
Stratégie employée dans les pays ou la prévalence est trop élevée pour permettre l’abattage et où la vaccination généralisée ne peut pas être mise en place.
L’objectif est alors de limiter l’impact de la maladie en associant vaccination stratégique et autres mesures (surveillance, quarantaine, zonage, etc.).
Vaccination d’urgence
• Vaccination de couverture de la zone infectée :
L’objectif est de réduire la quantité de virus produite par les animaux malades d’un foyer (ex : porcs) pour limiter la diffusion de la maladie dans l’attente de l’abattage du troupeau infecté.
• Vaccination de protection autour de la zone infectée :
L’objectif est de créer une « ceinture » d’animaux vaccinés autour d’un foyer, et de limiter la diffusion de l’infection hors de cette zone.